Haro sur la bedaine

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Médecin généraliste, puis spécialiste retraité, je reste néanmoins préoccupé par la santé de mes contemporains, et la question de l’obésité galopante, fléau social majeur bien reconnu me tient particulièrement à cœur. Je ne suis nullement surpris par l’annonce des derniers chiffres faite aujourd’hui (6,5 millions d’obèses en France). Je pense ne pas être le seul à m’intéresser à cette question, aussi, je me suis documenté, en particulier, je viens de lire attentivement et avec le plus grand intérêt le compte-rendu du 23/06/09 des travaux de la conférence interparlementaire sur la prévention et le traitement de l’obésité (séance du 04/03/09), travaux très complets et d’une très haute portée scientifique. J’ai compulsé la littérature foisonnante y ayant trait sans parler des publicités et j’ai regardé autour de moi : Force est de constater que les toutes les luttes contre l’obésité mises en œuvre jusqu’ici en France et dans d’autres pays, ont été au mieux globalement et statistiquement décevantes et au pire vouées à l’échec. Je me demande donc si cette évolution est absolument irréversible et s’il n’existe pas une autre approche. Loin de proposer des solutions révolutionnaires ou miraculeuses, (le vaccin contre l’obésité n’existant pas encore), il existe assez de charlatans sur le marché pour le faire, je me contenterai de quelques réflexions de bon sens à propos de l’obésité de l’adulte, sachant par expérience combien ce traitement de l’obésité est difficile en pratique et surtout quand il s’agit d’en obtenir un effet durable, ce qui, bien entendu, reste le but à poursuivre, et tout cela en évitant de tomber dans le simplisme et les assertions du type « ilniaka », en évitant de trop choquer et en ne recherchant pas à tout prix l’originalité. Je ne parlerai pas spécialement de l’obésité de l’enfant chez qui se prépare l’obésité de l’adulte, le site internet de « UFC Que Choisir » à ce sujet me paraissant par exemple une très bonne référence.

Dans les différentes études scientifiques et analyses du problème, il est bien normalement tenu compte de tous les facteurs susceptibles d’intervenir : recherche des causes, génétique, biologie, facteurs familiaux, individuels, environnementaux, psychologiques, prévention etc. Les analyses sont d’une grande compétence, il semble qu’on possède désormais suffisamment de connaissances, de nombreuses pistes sont ouvertes mais force est de constater que tout cela à du mal à déboucher sur des conclusions pratiques et sur la mise en œuvre d’une politique globale efficace, cohérente et consensuelle. Cela est-il du à la mauvaise écoute des scientifiques par les politiques, au manque de volonté politique lui-même, à un manque de moyens en rapport avec la crise ? ( les « progrès » de l’obésité ne datent pas d’aujourd’hui et par ailleurs, on se donne bien les moyens aujourd’hui de lutter efficacement contre le cancer). La politique actuelle, le président Sarkozy en tête, qui souhaite être jugé sur des résultats, essaye bien de s’attaquer à ce problème mais avec une trop grande timidité, limitée qu’elle est par exemple par l’opposition du lobby agro-alimentaire à ses propositions. Quant aux initiatives du privé, elles sont tellement nombreuses et disparates, quelles peuvent dire tout et son contraire à tel point que le commun des mortels peut avoir du mal à s’y retrouver.
Par exemple, les régimes alimentaires seuls tendant à réduire le poids, proposés
partout, se déclinent à l’infini, se présentent chacun comme la panacée universelle, mais ils sont ou trop restrictifs et austères et alors bien vite abandonnés, ou plus attrayants mais trop légers et aussi inefficaces. Il semblerait qu’en France, on ait oublié les vertus du jeûne, pas seulement spirituelles, mais déjà simplement diététiques et hygiéniques. De plus, les publicités concernant les produits dits amaigrissants et hypocholestérolémiants semblent profiter davantage aux revenus de leurs fabricants qu’à la santé publique.

Je me permets donc de proposer quelques pistes de réflexion, peut-être pas nouvelles et originales, mais en essayant de renforcer celles déjà existantes, car je pense que ce problème doit être traité en urgence, au même titre que le réchauffement de la planète.

En ce qui concerne les moyens audio-visuels, adopter des mesures sur le modèle de celles employées récemment dans la lutte contre l’accidentologie par spots télévisés et messages radiophoniques ; Montrer à la télévision une personne obèse avec tous les facteurs de risque qu’elle porte intrinsèquement en elle serait-il plus choquant que de montrer un cycliste ou un motocycliste écrasé par une voiture ?

Apporter une aide accrue aux sujets motivés et cela par tous les moyens existants, par exemple par le biais du développement du nombre des centres spécialisés pluridisciplinaires prenant en compte tous les facteurs en cause.

Conduire une politique plus active de motivation pour les personnes non ou insuffisamment motivées, étant bien connu, que de même qu’on ne peut faire boire un âne qui n’a pas soif, on ne sèvre pas un alcoolique ou un fumeur contre son gré, on ne peut imposer un régime ou un programme d’amaigrissement à une personne qui n’est pas demandeur. Dans ce sens, une forte incitation, on ne peut évidemment rien obliger, afin que les personnes en contact fréquent ou permanent avec le public, hommes politiques, médecins, acteurs etc. puissent donner l’exemple et présenter une image de leur corps respectable et enviable.

Inventer une politique d’information qui tendrait à modifier le regard que l’on porte sur les personnes obèses, reconnaissant celles-ci comme atteintes objectivement d’une pathologie authentique susceptible d’en entraîner de multiples autres, et les personnes en surcharge pondérale simple comme atteintes d’une prépathologie ayant de grandes chances d’évoluer si rien n’est fait vers une obésité avérée et tout cela sans aucun jugement de valeur ni aucune connotation de culpabilisation. Les moyens à employer restent à définir et ne sont pas évidents, au moins se sera-t-on déjà fixé quelques objectifs. Les créateurs de spots publicitaires sont assez imaginatifs pour proposer au téléspectateur les choses sous un jour amusant. Pourquoi ne pourrait-t-on pas rendre systématique voire obligatoire la mesure du périmètre abdominal ainsi que le calcul de l’IMC ? J’entends bien déjà les protestations contre cette mesure au nom de la liberté individuelle et de la démocratie, mais le vote n’est-il pas obligatoire en Belgique ?

Renforcer une politique tendant à favoriser encore plus largement l’activité physique et je ne donnerai là qu’un seul exemple : la très grande importance de l’activité cycliste en Allemagne, en Hollande, et dans la plupart des pays nordique où la pratique du cyclisme de tous ages est favorisée par la grande densité des pistes cyclables, là où le vélo est prioritaire par rapport à l’automobile, domaine où nous avons pris tant de retard. 

Enfin la création d’un site Internet, je pense qu’il y en existe déjà beaucoup, et qui pourrait s’intituler : «  Haro sur la bedaine », où chacun pourrait s’exprimer et peut-être contribuer un peu à faire avancer les choses, et où beaucoup de nos concitoyens pourraient prendre conscience que l’obésité ne doit pas être considérée comme une normalité.

  1. La perte de poids est une quête perpétuelle dans notre environnement de surconsommation mais c’est possible. Efforts continus, personnels, à petits pas, en gérant ses difficulutés de la vie quotidienne et surtout, renoncer, pas seulement à la nourriture, mais simplifions notre vie. Pas de procrastination et ne pas tricher avec son corps (et le frigo en cachette!!!).

    J’allais oublier : Un jour de sentier = 7 jours de santé !!! Bonne recherche pour trouver le chemin et bon vent, car chacun est tout seul sur son chemin.

  2. Moi j’ai pratiqué très souvent le jeûne, dans le passé, mais en vieillissant, je n’y arrive plus ???
    A mon grand regret, non pour être beau, mais pour la bonne santé qu’il procure!

  3. Ce document est un doux monologue qui se veut scientifique et qui n’apporte aucune direction ni aucun objectif aux personnes atteinte de ce syndrome de la bedaine. Le style de ce document est littéraire masi obsolument pas polémique. Surtout, ne pas s’attaquer aux vrais cordes qui font vibrer les gens vers ce syndrome comme la pub, les séries de télévision, le manque d’intérêts des médecins qui ne voient dans cette pathologie que de futurs bons clients qui ne n’ont que le résultat de leur excès. Un médecin généraliste qui voit que vous avez pris du poids ne réagit que peu rarement car ce syndrome est assimilé à un signe de bonne santé.

  4. toutes les constations sont plausibles, les questions intéressantes mais les réponses très basiques et peu convaincantes. Le jeune il y a trop d’avis discordants… moi qui suis obèse je ne trouve aucune aide dans ces commentaires, mais il a au moins le mérite de se sentir concerné et ça c’est très bien.