No steak, le végétarisme selon Aymeric Caron

Chassez vos idées reçues comme quoi les végétariens sont des êtres chiants et inintéressants et plongez vous dans la lecture de ce livre édifiant.

Vous allez apprendre pourquoi nous ne mangerons plus de viande dans le futur.
Comprenez, pourquoi il est nécessaire d’arrêter de manger de la viande là, maintenant, tout de suite.

Le végétarisme concernerait 1 à 2 millions de français.
Un phénomène qui s’amplifie avec la prise de conscience des traitements infligés aux animaux dans les abattoirs, des dégâts écologiques liés à l’élevage et à l’adoption d’habitudes alimentaires plus saines.

 

1) La planète souffre

terre souffre

Dans ce livre, Aymeric Caron nous fait un inventaire des impacts écologiques que provoquent l’élevage.
Du réchauffement climatique à la pollution des nappes phréatiques en passant par une utilisation abusive des ressources en eau et l’épuisement des sols.

– Il n’y a plus de surfaces agricoles à consacrer à l’élevage, nous courons déjà à la catastrophe.
Car le manque de place conduit à la déforestation, et donc directement à une hausse de pollution en CO2. Les élevages seraient d’ailleurs responsables de 18 % des gaz à effets de serre, soit une note encore plus salée que celle des modes de transport.

– Les élevages utilisent beaucoup trop d’eau et polluent celle qu’ils n’utilisent pas, par les sols.
Il faut savoir que l’agriculture est responsable de 70 % des prélèvements d’eau dans le monde.

– La consommation de viande dans les pays en voie de développement a triplé ces dernières années.
Or, la viande sollicite beaucoup plus de terres cultivables que les aliments végétaux puisqu’il faut nourrir le bétail. Si les indiens végétariens, aujourd’hui 500 millions, se mettaient à devenir carnivores, les ressources ne suivraient pas.

 

2) L’hypocrisie collective concernant la viande

viande

Aymeric Caron nous parle aussi de l’hypocrisie autour de la consommation de viande.

– La viande est de plus en plus désincarnée.
On évite absolument de penser que ce qu’on a dans notre assiette a bel et bien été un animal vivant, gambadant dans les prés ou entassé dans une cage selon la provenance de la viande.

– On veut voir de moins en moins de sang.
D’ailleurs, la consommation de viande blanche a augmenté au dépend de la viande de bœuf. En effet, le poulet n’a pas la couleur du sang. Certaines personnes en oublient même qu’il s’agit de viande.

– La production industrielle a remplacé l’élevage à l’ancienne, on ne voit pas ou peu ces animaux qui vont se faire tuer pour nous nourrir.
De même, nous n’avons aucun accès aux abattoirs.
Dans le temps, les bouchers égorgeaient les bêtes dans la rue.
Si on en revenait à cette méthode, le nombre de végétariens augmenterait certainement en flèche.

– Les paysans respectueux des animaux, aimant leur métier disparaissent peu à peu au profit du modèle industriel où les animaux sont clairement maltraités (si tant est que l’on puisse être bien traités quand on finit en filet mignon).

 

3) Les animaux sont maltraités

sensibilité des animaux

Dans ce livre, Aymeric Caron fait un état des lieux pour le moins dérangeant des traitements subits par les animaux qui finissent dans nos assiettes. Âmes sensibles s’abstenir !

Dans les élevages intensifs et les abattoirs, s’opèrent de vraies séances de torture. Voici quelques exemples qui nous ont laissé sans voix :

– Il est fréquent d’anémier les petits veaux pour que leur chair reste la plus blanche possible, ainsi pas de sang dans l’assiette mais un animal malade pendant le peu de temps de vie qui lui est alloué.
Les veaux en arrivent à boire leur urine pour essayer de récupérer un peu de fer. On plastifie les barreaux derrière lesquels ils sont enfermés pour éviter qu’il ne les lèche.

– A peine nés, les porcelets ont la queue coupée, les testicules enlevées et les dents limées. Tout cela sans anesthésie bien sûr. Les porcs sont ensuite engraissés pendant 6 mois et envoyés à l’abattage.

– 80 % des poules pondeuses sont « élevées » en batterie. Ce qui signifie entassée dans des cages.
Les poules sont mises dans un tel état de stress qu’elles finissent pas se battre ou se manger entre elles. Pour éviter ce phénomène, on leur coupe le bec. C’est plus facile et ça coûte moins cher que de leur offrir un environnement sain.

Il faut savoir que ces poules sont si maltraitées qu’au bout d’un an, quand vient l’heure de l’abattage, elles sont impropres à la consommation directe et sont donc transformées en bouillon cube ou en croquettes. Pensez-y quand vous ferez une soupe avec du bouillon de poule.

Les mignons petits poussins, eux, sont triés par sexe. Les femelles sont gardées pour devenir des poules pondeuses et les mâles sont tués, broyés ou gazés lorsqu’ils ne sont pas utilisés pour la production de poulets.

 

4) Les animaux sont des êtres sensibles

vache

Les animaux sont pourtant sensibles, ils ressentent la douleur comme nous.
Cela a été maintes fois prouvé.
On sait aussi que les bêtes ont de la mémoire, de l’attachement, on le voit tous les jours au contact de nos animaux de compagnie.

Des expériences ont montré que tous les animaux souffrent, du chien à la crevette en passant par la poule. Le nouveau statut conféré aux animaux prouve d’ailleurs que cette sensibilité est reconnu par la loi.

Concernant les lois françaises, celles ci obligent à infliger une mort douce et sans souffrance aux animaux.

Aymeric Caron nous décrit la réalité des fait. Les bêtes subissent un étourdissement avant d’être tuées pour éviter de souffrir. Or, cet étourdissement consiste soit à perforer le crâne avec un matador, soit à plonger les bêtes dans un bac rempli d’électrolytes, soit à une décharge électrique derrière la tête.

Ces techniques visent à endormir l’animal avant sa mort. Dans les faits, il semblerait qu’il arrive régulièrement que l’étourdissement ne soit, soit pas assez puissant, soit mal fait. Dans lequel cas on recommence et on inflige donc une douleur supplémentaire à l’animal. Pire, bien souvent, l’animal a eu le temps de reprendre conscience au moment où il va être abattu.

L’auteur parle aussi d’un malaise important, celui lié à l’abattage rituel hallal ou casher.
Celui ci impose que les animaux soient saignés en pleine conscience. Les animaux tués selon l’abattage rituel, le sont donc obligatoirement sans étourdissement.
Question rentabilité, de nombreux abattoirs suppriment donc l’étourdissement dans tous les cas. Par exemple, 100 % de la viande abattue en Île de France l’est selon les traditions musulmanes ou juives.

48 % des animaux sont aujourd’hui abattus sans étourdissement tandis que la demande ne concernerait que 10 % d’entre eux.

 

5) La consommation de viande est culturelle plus que naturelle

consommer de la viande

Penchons-nous ensuite sur l’aspect culturel de la consommation de viande.

Oui, les hommes préhistoriques étaient carnivores, ce qui n’empêche pas d’évoluer. D’ailleurs, les australopithèques étaient, eux, végétariens.
L’Homme est censé évoluer et s’adapter en fonction de son environnement.
Selon Aymeric Caron, aujourd’hui, l’Homme ne s’adapte pas à l’environnement en mangeant encore de la viande puisque l’on vient à bout des ressources offertes par la Terre.

En France, la viande est aussi vue comme un marqueur élévateur social. J’ai de l’argent donc je peux m’acheter de la viande.
C’est aussi un symbole de virilité et de convivialité. Mais tout ça est culturel. La France est d’ailleurs n°1 dans l’éducation à la viande puisque les enfants en mangent tous les jours dans les cantines.
Difficile ensuite de se faire sa propre idée sur le bien-fondé de manger de la viande.

 

6) Nous n’avons pas besoin de viande pour être en bonne santé

bonne santé

Enfin, nous n’avons pas besoin de viande pour vivre, du moins pas autant.

– Les aliments les plus sains sont les fruits et légumes, c’est bien connu.
Les molécules « anti-cancers » sont aussi dans les végétaux comme le curcuma, le thé vert, l’ail, l’huile d’olive.

– La viande et les produits laitiers sont au contraire, trop riches en matières grasses, ce qui augmente les risques cardiovasculaires. Ils sont d’ailleurs de plus en plus mis en cause dans l’apparition de cancers.

– Les végétariens ne souffrent pas de carences car ils trouvent les protéines dont ils ont besoin dans les végétaux et dans les œufs.

– Il semblerait que les végétariens souffrent moins de problèmes cardiovasculaires, de cholestérol, d’hypertension, de diabète et de cancers de la prostate et du côlon.
Ça vaut la peine de se poser des questions sur sa consommation.

– La critique que l’on peut faire aux végétaux, est que tous les acides aminés nécessaires à la constitution d’une bonne protéine ne sont pas présents en même temps dans les végétaux.
Pour y remédier, on associe donc des légumineuses aux céréales.
C’est d’ailleurs un mode alimentaire adopté depuis longtemps dans tous les pays où la viande n’est pas omniprésente.
Riz et lentilles en Inde, riz et soja en Asie, maïs et haricots rouges en Amérique du Sud…

– Il n’est pas non plus nécessaire d’augmenter sa consommation de produits laitiers lorsque l’on est végétarien puisque le calcium est présent dans tout un tas de légumes comme le chou, le soja, les algues, le sésame.

 

Ne prenez pas ce livre ou cet article comme une agression, ne culpabilisez pas mais… réfléchissez.
Aymeric Caron le dit au début de son livre, le végétarisme ne doit pas être vécu comme une contrainte mais comme une évidence.

Si vous trouvez horrible le traitement que l’on afflige aux animaux dans les abattoirs, vérifiez l’origine de la viande que vous mangez, diminuez votre consommation, votre santé vous en remerciera.
Ou bien, pour les plus convaincus, essayez progressivement d’éliminer la viande de votre alimentation.

A lire d’ici peu sur danger-sante.org, notre article : « 1 an sans manger de viande ».