Cannabis médical : les médecins divisés

Souvent présenté comme une avancée médicale en raison de ses nombreux effets bénéfiques, le cannabis thérapeutique continue de susciter la polémique au sein du corps médical.

 

Quand les juges relancent le débat

En France, la loi est particulièrement claire : la culture, la vente, la détention et la consommation de cannabis est interdite. Et l’utilisation de graines de cannabis ou de pollen à des fins thérapeutiques ne constitue pas une circonstance atténuante susceptible d’attirer la clémence des magistrats.

Pourtant, depuis 2011, la jurisprudence semble évoluer progressivement vers une certaine tolérance pour les cas les plus graves.

Ainsi, le tribunal de Bourges a décidé de relaxer un patient souffrant du virus du Sida depuis 25 ans. Même s’il détenait 415 grammes de cannabis, le jugement a estimé : « n’est pas responsable la personne qui a agi sous l’empire d’une force majeure ou d’une contrainte à laquelle elle n’a pas pu résister. Il ressort des justificatifs médicaux ( …) que les douleurs intolérables qu’il doit supporter de manière permanente (…) ne peuvent être calmées que par la consommation de cannabis ».

Un an plus tard, en 2012, le tribunal de Colmar s’aligne sur cette position en dispensant de peine un patient bi-polaire.

Faut-il pour autant en déduire que le législateur va prochainement infléchir sa position ? Certainement pas ! Depuis 2001, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSPS) reste fidèle à sa ligne directrice. Alors qu’elle peut délivrer une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) pour les produits prohibés sur le marché français, elle a toujours refusé d’accorder une ATU pour le Sativex (le cannabis médicale pur).

 

 

L’enjeu : la protection du patient

Tous les médecins ont la volonté de soulager leurs patients, surtout lorsqu’ils subissent les désagréments (douleurs, nausées, angoisses…) liés à une pathologie lourde. Mais les discours véhiculés par les associations militantes pro-cannabis sont loin de les rassurer. En ouvrant l’accès au cannabis pour un usage médicinal, comment éviter que les partisans du cannabis récréatif ne s’engouffrent dans la brèche ?

Le cannabis reste une drogue qui peut avoir de graves conséquences pour la santé : irritations de la bouche et des poumons, malaises et nausées, anxiété, fragilité cardiaque, troubles comportementaux et troubles mentaux….Il présente aussi un risque pour les populations les plus fragiles : le cannabis peut être couplé à de l’alcool ou à d’autres drogues et servir d’étape transitoire vers des produits stupéfiants plus dangereux (cocaïne, héroïne).

Autre inconvénient majeur : à ce jour, il est impossible de supprimer les bouffées délirantes liées à l’absorption de cette drogue. Et cet effet secondaire peut être très mal vécu par certains patients.

 

Les pistes envisagées pour un consensus

Pour remédier à ce problème majeur, l’ Institut de chimie pharmaceutique de Lille étudie activement les composantes du cannabis. Ils recherchent avant tout à isoler les molécules thérapeutiques du cannabis, ce qui permettrait de l’inclure véritablement dans un traitement médical. Dans la même optique, et comme le précisait le médecin addictologue au journal Le Monde en décembre 2009, le cannabis ne devrait pas être présenté sous forme fumable mais plutôt comme de simples gélules.

Il faudrait également encadrer les conditions de prescription de ce médicament pour contrôler sa qualité et sa distribution. Celle-ci pourrait être effectuée soit par des établissements spécialisés sur présentation d’un certificat médical (c’est la solution retenue par la Californie), soit par les médecins sous l’égide d’une institution de régulation du cannabis thérapeutique (comme aux Pays-Bas).

Quoi qu’il en soit, au vu des risques présentés par la consommation de cannabis coupé, un consensus devra être trouvé dans les années à venir. Drogues Info Services rappelle notamment que de nombreux séropositifs préfèrent consommer en cachette, quitte à mettre leur santé en péril, plutôt que de continuer à subir des douleurs trop violentes.

  1. Il n’à aujourd’hui été recensé aucune mort due à l’utilisation ou consommation de cannabis.

  2. Le cannabis devrait être légalisé en France, je dis cela car c’est injuste de souffrir alors qu’un remède existe… il faut tout simplement le prendre en main ce remède mais si ont fais ça la loi nous punis alors oui au cannabis; bien sur presque-rit pas un professionnelle (médecin, thérapie de groupe, docteur etc….)
    Et non aux souffrances endure pour espérer rester en vie…