Chaque heure : l’alcool pendant la grossesse endommage le cerveau d’un enfant

En France, l’alcool pendant la grossesse endommage toutes les heures le cerveau d’un enfant : le saviez-vous ?”.

alcool et grossesse
Vous trouverez ci-dessous un extrait de la tribune de l’association SAF France.

Le 3ème colloque international SAF France aura lieu le jeudi 30 et le vendredi 31 mai 2013 à la Cité Internationale Universitaire de Paris.
La thématique cette année portera sur : « Les troubles causés par l’alcoolisation prénatale : Prévention, Diagnostic et Accompagnement », l’objectif étant de mobiliser les acteurs de la santé, du social, de l’adoption, de l’éducation et de la justice.


La consommation d’alcool pendant la grossesse peut entraîner, pour l’enfant à naître, des tableaux cliniques très divers le plus souvent peu visibles car conséquence de l’atteinte du cerveau, organe le plus sensible au toxique.

La forme la plus expressive appelée syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) est considérée par la recherche épidémiologique française comme la première cause de handicap mental non génétique pourtant évitable par l’absence de toute consommation d’alcool pendant la grossesse. Les formes partielles limitées à l’atteinte isolée du cerveau représentent la partie immergée de l’iceberg. Elles s’expriment avec la maturation de l’organe, souvent des années après la naissance (après 6 ans) par des difficultés d’apprentissages scolaires et du comportement.

Malgré les campagnes de prévention et l’apposition d’un logo sur tous les contenants de boissons alcoolisées, près de 20% des femmes en France consomment encore de l’alcool pendant leur grossesse. De ce fait, 700 enfants naissent porteurs de la forme sévère de ce syndrome chaque année et chaque heure un enfant naît avec un cerveau endommagé à vie1.

Découverte au niveau mondial par le pédiatre Paul Lemoine en 1968, la forme la plus apparente, et souvent la plus sévère, se caractérise par une dysmorphie faciale, un retard de croissance, des malformations d’organes mais surtout par des lésions cérébrales irréversibles se traduisant parfois par une déficience intellectuelle et/ou des troubles des apprentissages. Les autres formes liées à l’atteinte du cerveau par ce produit tératogène2 peuvent aussi donner une déficience intellectuelle, mais le plus souvent entraînent des troubles cognitifs (abstraction, planification, attention, mémoire…) et de l’auto-contrôle. Ces troubles se traduisent à partir de l’âge de 5/6 ans par des difficultés d’apprentissages scolaires et de l’adaptation sociale, souvent mal interprétées par les enseignants et les psychologues scolaires. En l’absence d’accompagnement et de prises en charge spécifiques, le risque d’évolution vers l’exclusion sociale (scolaire, professionnelle), voire les addictions et la délinquance (population influençable, à faible capacité de discernement, etc.) est majeur à l’adolescence et à l’âge adulte.

Source :
* : Pédiatre, Président de SAF France
** : Vice Présidente SAF France Maître de Conférences et chercheur au CERMES3 Université Paris Descartes, Inserm U8211, Cnrs U988
1 : Enquete invs
2 : def

  1. Bonjour ! Nous avons adoptés en 2001 une merveilleuse petite fille. Elle est née d’une mère alcoolique. Elle a donc le syndrome foetal d’alcoolisation. Elle aura en janvier 2013 15 ans, mais elle ne sait ni lire ni ecrire. L’apprentissage scolaire est très difficile pour elle et toute nouvelle situation est difficile à gerer pour elle. Elle a un grand retard de croissance, et des malformations au niveau des membres et de la colonne vertebrale. Mais elle est magnifique, elle a une très grande joie de vivre. Elle est notre rayon de soleil. On se bat tous les jours avec elle pour qu’elle puisse acquerir une grande autonomie dans le milieu social et dans le milieu professionnel. En un mots mesdames faites très attention pendant votre grossesse c’est 0 alcool ! Car pensez qu’il y a un enfant qui souffre après.