Extrait d’un livre sur l’alcoolisme

Quelques extraits de l’autobiographie « Fils d’alcool » pour susciter quelques envies de lecture approfondie, comme me la suggérer Yves Mouchet, représentant de l’association Vie Libre.

Le livre fera également l’objet d’un article dans le Journal de Ham (cette semaine) et dans le Courrier Picard (fin décembre).

 

Auteur : Cédric Sueur

Premières phrases :

8 janvier 2011
Cette nuit-là, j’ai fait un rêve. J’ai rêvé que je voyageais dans le temps, que je me retrouvais dans le passé, en 1990.
Je retournais voir ma mère, mon oncle et mon grand-père. C’était juste après la mort de ma grand-mère.
Mon grand-père revenait d’un footing, avec un IPod autour du cou, les écouteurs dans les oreilles, un IPod qui n’existait pas encore à cette époque. Anachronisme Onirique.
Je leur ai dit, à tous les trois : « Dans vingt ans, vous serez tous morts. Il faut faire attention. »
Ils ont rigolé.


Alcool et alcoolisme

Dernières phrases :

Je remercie enfin ma mère, Maman, pour les moments passés tous les deux. Je la remercie également pour son aide. Je ne serais pas l’homme que je suis si ma mère n’avait pas été là. Le caractère que j’ai, cette force de vivre et d’avancer c’est grâce à elle que je les ai. Je la remercie enfin pour les lettres qu’elle m’a envoyées. Les plus belles phrases de ce livre sont les siennes.

Premier passage pris au hasard :

La lame qui ouvre la chair, le sang qui sort sous pression et coule lentement… Une goutte, deux gouttes… Puis une autre coupure… l’acte qui se répète maintes et maintes fois… Trois gouttes, quatre gouttes… Je me souviens être agenouillé au sol, ma mère comatant dans son lit, une fin d’après-midi. Lui était dans la même position au sol que moi, à quelques centimètres. Je le regardais et l’écoutais. « C’est elle qui m’oblige à faire ça… », « Tu ne vois pas ce qu’elle m’oblige à faire… », « C’est parce que je l’aime… », « J’en ai marre de cette vie… ».

Deuxième passage pris au hasard :

Après quelque temps, nous sommes passés au niveau supérieur. Le premier rail de cocaïne pris sous mes yeux m’a troublé, mais bien moins que le premier que j’ai sniffé. Sentir cette poudre qui entre dans votre nez puis presque immédiatement vous emplit le cerveau de frissons, de certitude et de bien-être. Je pense qu’un de nos présentateurs télé très connu confirmera ma version des faits. Nous pouvions prendre le billet de dix euros, le rouler et nous en servir pour sniffer, mais nous n’en avions pas nécessairement besoin.

  1. Un conseil de lecture: « Le dernier verre » du Pr Olivier AMEISEN.
    Le lire vous sauvera peut être comme il la fait pour moi.

  2. Opéré pour Rupture d’anévrisme de l’aorte de la crosse supérieur, j’ai une prothèse aortique,avec
    une valve de métal. Divorcé,je trouvais réconfort dans l’alcool. On a dû m’enlever près de 2 litres d’eau,
    dans le poumon gauche,et on me dit que ça recommence encore. J’ai,dans les 70 ans,je veux arrêter,
    et je le dit a ma parenté et amis. Pour qu’on ne m’en offre pas!!Compréhensifs,quand je suis là,
    ils n’en prennent pas eux-même!!!C’est peut-être,le meilleur moyen d’arrêter: LE DIRE AUX AUTRES.
    Ça fonctionne,pour moi. Un de mes amis,est décédé de cyrrose du foie,il n’avait que 40 ans,environ.
    On prenait une caisse de 24,a nous 2,l’après-midi,et un peu en soirée.Si,vous voulez finir ça,DITES-LE,
    A VOTRE ENTOURAGE. On ne se sent pas,tout seul,devant l’ennemi. VOILÀ,mon témoignage,merci.